Art Tatum, le Chopin fou

Son incroyable technique pianistique a souvent réduit Art Tatum à sa virtuosité. Le jaillissement permanent de son inspiration, héritée du stride et du ragtime et qui annonce les maîtres du be bop, a pourtant marqué l’histoire de la musique sur un autre terrain que celui de la pure performance. Après Vladimir Horowitz ou Arthur Rubinstein qui l’admiraient, Jean Cocteau ne s’y est pas trompé en le baptisant du nom de « Chopin fou », pour trop bien sentir l’extrême sensibilité de celui qui toute sa vie transfigura les standards en ne les jouant jamais deux fois de la même manière. Longtemps insaisissable sur le format court et figé du disque 78 tours mais heureusement immortalisée dans nombre d’enregistrements radio et en concert, la verve d’Art Tatum a fasciné le monde entier. Un monde qu’il n’a pu qu’apercevoir du fait de sa quasi cécité et d’une existence trop brève mais qui lui était pourtant offert. Fats Waller, Nat King Cole, Erroll Garner, Bud Powell, Oscar Peterson ou Bill Evans ? Ils lui doivent tous quelque chose. Et si ses dix doigts magiques ont souvent pu faire croire à ses auditeurs que quatre ou six mains couraient sur le clavier, vous comprendrez à l’issue de notre enquête pourquoi le génie d’Art Tatum était véritablement unique. Étagère 3… Boîte n°7… Dossier AT1909… Art Tatum, le chopin fou.

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