Jakuta Alikavazovic (2/3)

Louxor j’adore Bookmakers #19 - L’autrice du mois : Jakuta AlikavazovicNée à Paris en 1979, Jakuta Alikavazovic est une romancière multirécidiviste suspectée à juste titre de détournements d’attention, de trafic d’énigmes et de corruption d’imaginaires. Elle a reçu en 2008 le Goncourt du premier roman pour « Corps volatils » (L’Olivier) et, en 2021, le prix Médicis de l’essai pour « Comme un ciel en nous » (Stock). Elle a aussi publié d’habiles romans pour la jeunesse et une histoire d’amour inoubliable, « L’Avancée de la nuit ». Mais qui est donc cette érudite « d’un naturel inquiet », souvent vêtue d’un imperméable de détective privé, pour qui « internet est l’ennemi juré de l’écriture », par ailleurs chroniqueuse enjouée pour « Libération » et traductrice anglophone d’Eve Babitz ou de David Forster Wallace ? Pour le savoir, y a qu’à écouter Jakuta. En partenariat avec Babelio. (2/3) Louxor j’adore« Esme ne pensait pas à ses origines et ses origines, croyait-elle, ne pensaient pas à Esme. La réalité était légèrement différente. » Dans « Le Londres-Louxor », son deuxième roman de littérature générale paru en 2010 aux éditions de L’Olivier et vendu à 2400 exemplaires, Jakuta Alikavazovic suit la jeune Esme Vitch, qui signe des livres qu’elle n’a pas écrit, dont la sœur a disparu, et qui cherche la paix dans un ancien cinéma devenu refuge pour la diaspora bosniaque depuis le siège de Sarajevo. Il faudra à Esme le temps du roman pour trouver sa voie et sa voix. Dans l’intervalle, elle tombera amoureuse (et réciproquement) d’un critique littéraire exigeant, en quête de bouquins « qui lui résistent », qui ne peuvent pas « prendre instantanément la forme d’une anecdote ». C’est l’effet, heureux et rare, produit par les ouvrages de Jakuta Alikavazovic ; difficile de voir, au premier regard, quelles charpentes soutiennent ses intrigues bizarres, d’où proviennent ses personnages récurrents d’intellectuels vaporeux, son goût du clair-obscur, ses phrases brèves et millimétrées, l’élégance de ses références, ou les « trous » de ses fictions – dans lesquelles notre agence de voyages recommande de se jeter, sans risque. Enregistrement : avril 22 - Texte, voix, entretien, découpage : Richard Gaitet - Prise de son, montage : Sara Monimart - Réalisation, mixage : Charlie Marcelet - Lectures : Chloé Assous-Plunian, Arnaud Forest, Richard Gaitet, Silvain Gire - Musiques originales : Samuel Hirsch - Clavier, chant : Eve Girard - Illustration : Sylvain Cabot - Production : ARTE Radio - Musiques originales : Samuel Hirsch - Clavier, chant : Eve Girard

Om Podcasten

Bookmakers est le podcast littéraire qui écoute les écrivain.e.s détailler leurs secrets d’écriture, les coulisses de fabrication de leurs livres majeurs, leurs méthodes de travail, leurs lectures essentielles. Pendant deux à trois heures, c’est une plongée en profondeur dans le making-of de la littérature. Tous les deux mois, les plus grandes plumes de la littérature francophone racontent, hors de toute promotion, la naissance d’une vocation, les obstacles, les recherches, le découragement, les coups de collier, la solitude, la première phrase, le dernier jour, les classiques qui ont tout changé dans leur vie, leur culture du mot précis, l’arrivée du livre en librairies, mais aussi le rôle de l'éditeur, de l’éditrice, l’argent, la critique, le public, ou le regard sur le texte des années plus tard. Animé par Richard Gaitet, écrivain et homme de radio, « Bookmakers » arpente tous les territoires de la littérature – romans, essais, théâtre, poésie, bande dessinée, traduction, édition – en compagnie de personnalités incontournables de la sphère littéraire : Nicolas Mathieu, Nancy Huston, Mohamed Mbougar Sarr, Alice Zeniter, Alain Damasio, Lola Lafon, Wajdi Mouawad, Mona Chollet, Claude Ponti, Chloé Delaume, Hervé Le Tellier, Laura Vazquez, Maria Pourchet ou Dany Laferrière. Salué par Le Monde, Télérama (4T), Libération ou L'Humanité, premier podcast applaudi d'un coup de cœur du « Masque et la Plume » sur France Inter, « Bookmakers » détruit le mythe de l’inspiration divine qui saisirait les artistes au petit matin. En rappelant que l'écriture est aussi un métier, un artisanat, un beau travail.