Laura Vazquez (2/3)

De plus en plus réelle Bookmakers #30 - L'autrice du mois : Laura VazquezNée en 1986 à Perpignan, Laura Vazquez écrit des poèmes, parfois peuplés d’êtres minuscules et de corps endommagés, publiés en revues, qu’elle lit depuis le début des années 2010 sur la plupart des scènes poétiques de l’Hexagone, traduits en chinois, anglais, espagnol, portugais, norvégien, néerlandais ou arabe. Son premier roman, « La Semaine perpétuelle », sorti en 2021 aux éditions du sous-sol, est distingué d’une mention spéciale du prix Wepler et vendu à dix mille exemplaires. En 2023, elle obtient – à 36 ans – le Goncourt de la poésie pour « Le Livre du Large et du Long », une « épopée versifiée » de 400 pages, en cinq actes, écoulée à cinq mille exemplaires. Elle vit et travaille à Marseille. Laura Vazquez (2/3)Entre 2014 et 2021, Laura Vazquez publie ses poèmes surréalistes dans de nombreuses revues, ou sous la forme de plaquettes aux titres étranges : « Défense et illustration de rien », « La vérité n’est pas un problème » ou encore « La compréhension du langage de toutes les créatures y compris les virus ». La plupart figure aujourd’hui dans l’anthologie intitulée « Vous êtes de moins en réels » (Points, 2021), vendue à cinq mille exemplaires, qui ne contient – a priori – pas un gramme d’autobiographie. L’autrice confie : « Quand j’écris, ce n’est pas la personne limitée habituelle, avec mes goûts, mes envies, mes répulsions. Je tente de me débarrasser de toute forme de volonté. Je ne pense pas. Je suis une impression qui dépasse mes pensées. Il y a une vibration. Comme le cœur d’un nourrisson. Je me relis et je me dis : tiens, qui a écrit ça ? Quand je disparais, la réjouissance est extraordinaire. C’est ce que doit ressentir une araignée qui fait bien son travail. » Dans ce deuxième épisode, examinons comment la tarentule qui n’abuse pas des virgules réussit à tisser, sur sa page, l’équilibre entre le sens et la sensation, la logique du rêve, sa pratique de la métrique, les leçons de l’Argentine Alejandra Pizarnik, la revue « Muscle » qu’elle coanime tous les deux mois depuis dix ans, ou ces ateliers d’écriture hebdomadaires qu’elle a lancés sur Facebook, en 2020, avec succès. Enregistrement : avril-mai 2024 - Entretien, découpage : Richard Gaitet - Prise de son : Mathilde Guermonprez et Marine Vlahovic - Montage : Mathilde Guermonprez - Réalisation, mixage : Charlie Marcelet - Lectures : Samuel Hirsch, Timothée Lerolle, Claire Richard - Musiques originales : Samuel Hirsch - Guitare : Raphaël Morel-Novak - Illustration : Sylvain Cabot - Remerciements : Jean-Baptiste Imbert, Samuel Leroy-Vergnes - Production : ARTE Radio - Samuel Hirsch, Raphaël Morel-Novak

Om Podcasten

Bookmakers est le podcast littéraire qui écoute les écrivain.e.s détailler leurs secrets d’écriture, les coulisses de fabrication de leurs livres majeurs, leurs méthodes de travail, leurs lectures essentielles. Pendant deux à trois heures, c’est une plongée en profondeur dans le making-of de la littérature. Tous les deux mois, les plus grandes plumes de la littérature francophone racontent, hors de toute promotion, la naissance d’une vocation, les obstacles, les recherches, le découragement, les coups de collier, la solitude, la première phrase, le dernier jour, les classiques qui ont tout changé dans leur vie, leur culture du mot précis, l’arrivée du livre en librairies, mais aussi le rôle de l'éditeur, de l’éditrice, l’argent, la critique, le public, ou le regard sur le texte des années plus tard. Animé par Richard Gaitet, écrivain et homme de radio, « Bookmakers » arpente tous les territoires de la littérature – romans, essais, théâtre, poésie, bande dessinée, traduction, édition – en compagnie de personnalités incontournables de la sphère littéraire : Nicolas Mathieu, Nancy Huston, Mohamed Mbougar Sarr, Alice Zeniter, Alain Damasio, Lola Lafon, Wajdi Mouawad, Mona Chollet, Claude Ponti, Chloé Delaume, Hervé Le Tellier, Laura Vazquez, Maria Pourchet ou Dany Laferrière. Salué par Le Monde, Télérama (4T), Libération ou L'Humanité, premier podcast applaudi d'un coup de cœur du « Masque et la Plume » sur France Inter, « Bookmakers » détruit le mythe de l’inspiration divine qui saisirait les artistes au petit matin. En rappelant que l'écriture est aussi un métier, un artisanat, un beau travail.