Ennio Morricone : le bon, la brute et le truand

Si cette histoire de trois hommes, cupides et bandits à des degrés divers, qui tentaient de s’emparer d’un trésor au temps de la guerre civile, ravit d’emblée le public, la bande son ne fut pas en reste ! Elle resta à tout jamais gravée dans l’univers des chefs-d’œuvre des musiques pour l’écran. La partition du compositeur se révéla tout à fait originale au sens strict du terme en raison de son côté inédit. L’instrumentation là encore très originale, reposait sur une conception musicale sans équivalent, singulière et très éclectique, voire très audacieuse, frisant souvent avec l’opéra baroque, entre touches d’humour et vrai lyrisme. Ennio Morricone eut en effet recours à plusieurs instruments. On retrouvait bien sûr les sifflements du soliste Alessandro Alessandroni, les vocalises insolites du chœur à huit voix Cantori Moderni, une guitare électrique, l’orgue Hammond, le piano électrique Rhodes, le synket (déjà évoqué), ainsi qu’un chœur d’hommes poussant des cris guerriers « go, go… »). Morricone y ajouta une flûte à bec soprano, une trompette-piccolo, un arghilofono, une guitare mexicaine, et pour agrémenter le tout, quelques solistes (comme Edda Dell’Orso) que le compositeur prit un malin plaisir à faire intervenir de multiples fois. La convocation de multiples instruments, à priori surprenants atypiques et difficiles à marier, résultait pour une grande part de la formation post-webernienne de Morricone qui se caractérisait par une pratique musicale à base d’instruments atypiques.

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Ennio Morricone, sa vie, son oeuvre, de son enfance dans le quartier de Trastevere à Rome jusqu'à ses plus grandes compositions.