Euthanasie au Québec : liberté individuelle ou dérive sociétale ? Ariane Plaisance, anthropologue et fondatrice d’un centre de formation sur la fin de vie au Québec
Dans cet épisode, je m’entretiens avec Ariane Plaisance, anthropologue et fondatrice d’un centre de formation sur la fin de vie au Québec, où l’aide médicale à mourir (AMM) est légale depuis plus de dix ans. Initialement réservée aux personnes en fin de vie, elle s’est rapidement étendue. Parmi les changements notables, on note l’abandon du critère de fin de vie en 2020, la possibilité de faire des demandes anticipées d’AMM en 2024 et l’accessibilité pour les personnes atteintes de maladie mentale prévue en 2027. Une conversation essentielle pour comprendre les enjeux de l’euthanasie au Canada, la réalité des soins palliatifs, la pression ressentie par certaines personnes en situation de handicap, et les risques de dérives lorsque la mort devient une réponse à un manque de soutien pour vivre dignement. Deux chiffres marquants : - Près de 10 % des décès au Québec font suite à une euthanasie. - 30 médecins réalisent 40 % des actes d’aide à mourir. Ce que l’on présente comme une avancée ou un "soin" peut cacher une réalité bien plus complexe, qui interroge profondément notre rapport à la mort, à la souffrance, et à la solidarité.