NO PAIN NO GAIN · Le muscle a ses raisons

## Bienvenue dans **Hémisphères**, le carrefour des explorateur·ice·s de l'Imaginaire ! Miami, 1995. Daniel Lugo (Mark Wahlberg) croit au fitness. C'est toute sa vie. Mais sa vie d'instructeur au Sun Gym Club le frustre. Pourquoi lui, détenteur d'une force physique hors du commun, devrait-il n'entrevoir le rêve américain qu'au travers des anecdotes de ses clients ? Inconcevable, inacceptable, intolérable. C'est pourquoi, assisté par son comparse Adrian Doorball (Anthony Mackie) et de l'ex-taulard Paul Doyle (Dwayne Johnson), le galérien bodybuilder s'engage dans une vaste opération d'escroquerie et d'extorsion pour dépouiller son client Victor Kershaw (Tony Shalhoub), homme d'affaires plein aux as, de tous ses biens. **"If I believe I deserve it, the Universe will serve it, right?"** *No Pain No Gain* (titre original : *Pain & Gain*) est une anomalie cinématographique. Accompagné des scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely (*Captain America*, *Avengers: Endgame*), le réalisateur américain Michael Bay (*Bad Boys*, *Transformers*, *Ambulance*) y concrétise un projet de longue date : à la marge du blockbuster inflationniste dont il a redéfini les codes, le destructeur-en-chef adopte une échelle et un budget réduits (28 millions de dollars) pour porter à l'écran un fait divers aussi sordide qu'insolite. Mais qu'y a-t-il vu exactement ? L'affaire du "gang des bodybuildeurs" cristalliserait-elle les obsessions du réalisateur ? On aurait tort d'imaginer que Bay ait voulu faire un film intimiste ou confiné : bien au contraire, sa forme débridée épouse la culture no-limit d'une Amérique privée d'ennemi, donc d'exutoire à l'expression de sa force. 1995, c'est aussi l'année du tout premier long-métrage de Bay : *Bad Boys*, produit d'un contexte socio-économique, géographique et historique, ici revisité avec un recul ironique et caricatural qui n'a pas peur de tricher avec le réel pour en saisir la vérité. Cet illimitisme formel appliqué à une échelle tristement humaine nous invite, le temps d'un épisode, à explorer cette Amérique que *No Pain No Gain* semble mettre à nu : où s'arrête la force ? -------- Créé et animé par **@pierrolbius** et **@Kirabochips** Vous pouvez nous suivre sur : - Twitter => https://twitter.com/HemispheresCast - Instagram => https://instagram.com/HemispheresCast - BlueSky => https://bsky.app/profile/hemispherescast.bsky.social - Mastodon => https://mastodon.social/@HemispheresCast Pour aller plus loin et échanger avec nous, rejoignez notre vaisseau sur Discord ! => https://discord.gg/f8afTvBSgp -------- ### **Sources et bibliographie** - “Michael Bay, ‘Transformers 4' director, on the struggles of ‘Pain and Gain’”, Mike Ryan (interview), The Huffington Post, 21 septembre 2012 || URL : https://www.huffpost.com/entry/michael-bay-transformers-4-pain-and-gain_n_1903523 - “Putting away his toys”, Dave Itzkoff, The New York Times, 17 avril 2013 || URL : https://www.nytimes.com/2013/04/21/movies/michael-bays-pain-gain.html - “The real life inspiration behind Michael Bay’s Pain & Gain”, Lee Adams, Slashfilm, 7 février 2022 || URL : https://www.slashfilm.com/760031/the-real-life-inspiration-behind-michael-bays-pain-gain/ - “Survivors angry over ‘Pain’ depiction”, CBS Miami, 4 avril 2013 || URL : https://www.cbsnews.com/miami/news/survivors-angry-over-pain-gain-depiction/ - “Michael Bay, ou comment un enfant solitaire féru de trains électriques est devenu un Hitler des plateaux”, Benoît Zagdoun, France Info, 28 juin 2017 || URL : https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/michael-bay-ou-comment-un-enfant-solitaire-feru-de-trains-electriques-est-devenu-un-hitler-des-plateaux_2257353.html - “Michael Bay”, Capture Mag, Podcast n°25, 24 mai 2019 || URL : https://www.youtube.com/watch?v=VOzANoXF0b0 - “Le Cinéma de Michael Bay (partie 1)”, Monsieur Bobine, 31 juillet 2015 || URL : https://www.youtube.com/watch?v=G_HqmnH2XyI - “Le Cinéma de Michael Bay (partie 2)”, Monsieur Bobine, 14 a

Om Podcasten

Hémisphères est une émission mensuelle d'exploration de l'imaginaire créée et animée par Karel et Olbius. Chaque épisode est articulé autour d'une œuvre issue d'un médium visuel (cinéma, jeu vidéo, bande dessinée, série). Dans une perspective de découverte mutuelle, nous cherchons à saisir les résonances symboliques, culturelles, historiques et philosophiques des œuvres choisies.