2001 : l’odyssée du Grand Mix

Suivre le rythme. Surtout quand Laurent Garnier, DJ, compositeur et producteur-passeur-pionnier des musiques électroniques, compagnon de Nova depuis 1990 et cette année-là audacieux programmateur anti-format, se réjouit d’une danse traditionnelle catalane, la sardana. En 2001, notre directeur Bruno Delport « pond une note » sur laquelle figure trois mots passe-partout qui aujourd’hui encore résument notre manière d’habiter la planète : « Le Grand Mix ». Tout mélanger, brasser, connecter, en ondes et en rondes. La même année, un vrai-faux groupe anglais baptisé Gorillaz, fondé par Damon Albarn (tête pensante de Blur) et Jamie Hewlett (dessinateur de la BD Tank Girl), qui n’apparaît que sous la forme d’affiches et de clips animés drôlement cools, sort son premier album homonyme, à la fois léger et sophistiqué. Style(s) du macaque : pop, trip-hop, hip-hop et tant qu’on y est, hop-hop-hop, dub, reggae, psyché, sample d’Ennio Morricone ou surprises hybrides en la présence chatoyante du chanteur cubain Ibrahim Ferrer ou de la section rythmique des Talking Heads. Est-ce que c’est ça, le panorama du Grand Mix ? Tu mets quoi dans ton iPod ? Que faire du rock revitalisé par les Strokes, ou du rap-R’n’B produit par Timbaland pour Missy Elliott, Dr. Dre pour Mary J. Blige, ou les Neptunes pour Britney Spears ? C’est trop mainstream ou quoi ? Le monde tourne trop vite, claironne Gorillaz avec une désinvolture très début de siècle. Le 11 septembre, des avions s’écrasent sur le World Trade Center ainsi que sur le Pentagone. Le président américain George Bush Jr., fraîchement élu, part « en guerre contre le terrorisme » et bombarde l’Afghanistan. Au cinéma, l’ado Donnie Darko voit le réacteur d’un jet se crasher dans sa chambre – prétexte à un tourneboulant voyage dans le temps. Harder, Better, Faster, Stronger. Tandis que s’élance sur grand écran une adaptation épique du Seigneur des Anneaux, où va la communauté de la No-va ? Vers un étrange méli-mélo nommé « la tournante » qui consiste, pour les six principaux animateurs de l’antenne, à changer d’émission (et, donc, de tranche horaire) toutes les semaines. De nouvelles voix déboulent, on dirait la famille Tenenbau : le Toulousain Johann Roques, qui joue des mauvais tours à Jean Rouzaud ; l’éditeur et journaliste littéraire parisien Philippe Di Folco ; ou Tania Bruna-Rosso, journaliste aux Inrocks ayant étudié le théâtre, le mime et les marionnettes au Québec, qui remarque que nos studios ressemblent à un décor AB Productions « en version sale », ce qui est toujours plus marrant que celui de Loft Story ou le château de la Star Ac’. Sans oublier, déjà, un curieux dandy-réalisateur venu de France Culture, fan des Kinks et fou de radio, Marc-Alexandre Millanvoye, qui transforme en série de chroniques le livre-somme de Jean-François Bizot sur l’histoire de l’underground. Bizot, lui, repart à Kingston avec Taddéi pour rafraîchir ses oreilles. Pendant ce temps, un cinglé de reggae, le jeune Max Guiguet, futur Blundetto, qui arrive de Radio Campus Dijon et restera seize ans programmateur musical de notre station (record de longévité à ce poste), range patiemment notre gigantesque discothèque en la cartographiant par genres. « On s’en sort bien », comme disent les rappeurs francs-tireurs de Sniper. En 2001, Nova a 20 ans, poursuit son odyssée et commence à se demander : avons-nous, telle Amélie Poulain, un fabuleux destin ? Réalisation, mixage : Tristan Guérin.

Om Podcasten

Radio Nova de A à Z ! Pour célébrer les 40 ans de notre antenne, jeunes pousses et grands anciens se retrouvent sous l’arbre à palabres pour ce podcast documentaire en 40 épisodes, où sont racontées, année par année, de 1981 à 2021, les histoires les plus folles d’une station unique au monde. La Danse du Zèbre, un grand mix d'archives, de témoignages et de musiques, sous les rayures noires et blanches. Raconté par : Ruddy Aboab / Aline Afanoukoé / Sir Ali / Marion Armengod / Marie Arquié / Aure Atika / Morane Aubert / Arnaud Aymard / Mélanie Bauer / Thomas Baumgartner / Emmanuel Baux / Antoine Blin / David Blot / Marie Bonnisseau / Smaël Bouaici / Mathieu Boudon / Tania Bruna-Rosso / David Brun-Lambert / Camille / Sébastian Carriau / Sulivan Clabaut / Fany Corral / Eve Couturier / DJ Cut Killer / Isadora Dartial / François Dayre / Jamel Debbouze / DJ Dee Nasty / Héloïse Delaunay / Annick Delefosse / Bruno Delport / Yao Dembelé / Camille Diao / Julien Donaz / Léa Drucker / Loïc Dury / EJM / Elodie Font / Matthieu Fontaine / Nicolas Frize / Franck Haderer / Armel Hemme / Esteli Hernandez Ortiz / Richard Gaitet / Guillaume Girault / Mathieu Girod / Liz Gomis / Isabelle Gornet / Nadine Gravelle / Tristan Guérin / IAM / Jimmy Kiavué / Cédric Klapisch / Ariel Kyrou / Jeanne Lacaille / Catherine Lagarde / DJ LBR / Ray Lema / Manu Le Malin / Patrick Leygonie / Angela Lorente / Linda Lorin / Mai Lucas / Lionel « Foxx » Magal / Mélanie Mallet / Jean-Jacques Mandel / Valérie Massadian / Sophie Marchand / Alex Masson / Martin Meissonnier / Marc Melki / Marie Misset / Jean Morel / Samba Ndiaye / Christophe Nick / Jean-Jacques Palix / Thierry Paret / Gilles Peterson / Thierry Planelle / Nicolas Pradeau / Reza Pounewatchy / Princesse Erika / Elisabeth Quin / Roudoudou / Nicolas Saada / Sapho / Aino Schlaegel / Théo Sébald / Mathilde Serrell / Aurélie Sfez / Bintou Simporé / Solo / Squaaly Baba / Bastien Stisi / Hadja Tabi / Frédéric Taddéi / Patrick Thévenin / Benoît Thuault / Patrick Van Troyen / Marushka Vidovic / Malo Williams / Ariel Wizman / Yannick & Mélusine / Bernard Zekri. Un podcast imaginé et coordonné par Richard Gaitet, réalisé par Guillaume Girault, Benoît Thuault, Malo Williams, Mathieu Boudon, Tristan Guérin, Emmanuel Baux et Sulivan Clabaut, avec des interviews menées par François Dayre et Matthieu Fontaine, et des archives retrouvées par Isadora Dartial et Bintou Simporé. Graphisme : Sébastien Carriau.