#102 Maria Larrea

L'autrice et scénariste âgée de 43 ans, qui a publié en 2022 Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, un premier roman remarqué, nous reçoit chez elle à Paris, une « sorte de planque », « boîte de nuit de jour » sans vis-à-vis où elle danse la musique à fond toute la journée. Maria Larrea évoque son enfance à Paris dans le théâtre de la Michodière, dont son père était le gardien, auprès de parents amateurs de musiques latines qui aimaient rigoler malgré une atmosphère souvent orageuse à la maison, sa double culture, ses vacances en Espagne, son goût précoce pour les livres et notamment Les Malheurs de Sophie, son déclic pour le cinéma en découvrant Le Temps des Gitans de Kusturica sur Arte, son émoi devant La Leçon de Piano de Jane Campion, ses années Femis, la révélation tardive de son adoption qui lui a inspiré son premier roman, son identification à la romancière Jeanette Winterson, ses velléités de faire DJ, son amour de la sape, son obsession pour le reggaeton et ses coups de cœur pour Ordesa de Manuel Vilas ou Notre part de nuit de Maria Enriquez.Elle revient aussi longuement sur sa passion pour le clubbing : « Quand Daft Punk sort Da Funk, puis l’album Homework, j’ai la chance d’être sur la côte basque et de découvrir la house musique avec un garçon plus grand que moi avec qui je sors et qui m’emmène en club. Quand avec mes copines on rentre à Paris, on sait qu'il va y avoir un live des Daft au Rex. Le miracle arrive, on réussit à rentrer et là j’ai vu la vierge. Je découvrais la religion du clubbing. A partir de ce moment-là, j'allais au Rex une à deux fois par semaine puis au Queen et aux soirées Respect qui ont été hyper importantes pour moi. La musique électronique a été salvatrice. »Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène BenlachtarRéalisation : Emmanuel BauxMusique : Gotan Project

Om Podcasten

Qu'est-ce qu'avoir du goût ? Qui a bon goût, mauvais goût ? Le goût est-il un héritage, le produit d'une éducation, le signe d'une appartenance sociale ? Ou au contraire, le fruit d'une construction personnelle, une mise en scène de soi ? Comment devient-il, au final, inséparable de ce que nous sommes ?Chaque vendredi, "Le goût de M" part à la rencontre d'une personnalité issue du monde de la culture, de la mode, du design ou de la cuisine, et lui demande de raconter son histoire personnelle du goût. Comment elle l'a constitué, en continuité ou en rupture avec son milieu d'origine, comment il a évolué au cours de sa vie, de ses rencontres, de ses expériences, du goût de l'époque aussi."Le goût de M" est le podcast de M, le magazine du Monde, produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Préparé avec l'aide de Diane Lisarelli et Imène BenlachtarRéalisation : Guillaume Girault et Emmanuel BauxMusique : Gotan Project"