53. Revoir “Le Nom de la Rose”, avec Elisabeth Lusset
L’invitée: Elisabeth Lusset, chargée de recherche au CNRS F. Murray Abraham, Michael Lonsdale, Sean Connery, Umberto Eco et Jean-Jacques Annaud sur le tournage du Nom de la Rose Le film: Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986), d’après le roman d’Umberto Eco La discussion: * Présentation générale et résumé du film (1:30) * L’origine du projet et le rôle des médiévistes comme conseillers historiques: Jacques Le Goff, Jean-Claude Schmitt, Michel Pastoureau, Françoise Piponnier…(5:45) * Le casting et le choix discuté de Sean Connery (10:40) * Les décors et les inspirations pour l’abbaye, mélange de différents sites: Eberbach, Rocca di San Leo, Sagra di San Michele, Castel del Monte… (12:20) * Pourquoi une statue baroque dans un film médiéval ? (14:15) * La réception critique et publique du film (15:40) * Un roman d’Umberto Eco presque impossible à mettre à l’écran (17:55) * La réaction furieuse de Jacques le Goff à la vision du film, et l’écart ou la tension entre cinéastes et historiens (21:20) * Une représentation du Moyen âge en partie juste, mais largement fantasmée (22:50) * La mise en scène d’un monastère bénédictin, et de ses rapports avec les paysans montrés comme misérables et exploités (24:25) * Le discours idéologique ou politique du film, et l’Église dépeinte comme instance de domination (26:00) * L’origine des franciscains, et des accusations d’hérésie portées contre certains ordres ou groupes religieux: Dolciniens, Spirituels… (31:50) et la mise en scène des affrontements religieux dans le film (37:20) * La représentation de la vie monastique et la crainte du scandale face aux transgressions (38:20) * Enquêtes, autopsies et poisons au Moyen âge (41:00) * Peut-on torturer un moine médiéval, comme le suggère Bernardo Gui dans le film ? (43:40) * La question de l’abstinence des clercs (45:40) * L’anglais comme équivalent du latin dans le film, et le jeu sur les origines géographiques des personnages, avec le monastère comme lieu d’accueil (46:40) * Livres, scriptorium, bibliothèques (49:35) * Un Moyen âge dépeint sous des couleurs sombres, issu d’un imaginaire gothique / romantique: bossu, procès d’une « sorcière »… (52:33) * Guillaume de Baskerville comme incarnation du versant positif, rationnel, du monde médiéval, par opposition au fanatisme de l’inquisiteur (moins sanguinaire dans la réalité) et du bibliothécaire (54:20) * Les scènes les plus intéressantes d’un point de vue pédagogique ou pour ce qu’elles révèlent de la vision contemporaine du Moyen âge (55:40) Les références et conseils de lecture : Sur le film : – Jean-Jacques Annaud, Une vie pour le cinéma, entretiens avec M.-F. Leclère, Paris, Grasset, 2018 – Priska Morrissey, Historiens et Cinéastes : rencontre de deux écritures, Paris, l’Harmattan, coll. « Champs visuels », 2004. – Jacques Le Goff, Une vie pour l’histoire: entretiens avec Marc Heurgon, Paris, La Découverte, 1996. – Michel Pastoureau, « La collaboration historique au cinéma: entretien avec Michel Pastoureau », Revue de l’Association historique des élèves du lycée Henri-IV : L’émoi de l’histoire, 21, tome 1, printemps 2000, p. 6-23. En histoire médiévale, pour l’éclairer : – “Le cloître et la prison”: webdocumentaire sur l’enfermement à Clairvaux – François Amy de la Bretèque, L’Imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, Paris, Champion, 2004. – Franck Collard, Le Crime de poison au Moyen Âge, Paris, PUF (« Le nœud gordien »), 2003. – Faustine Harang,