89. L’esclavage et ses héritages, avec Aurélia Michel

L’invitée : Aurélia Michel, Maitresse de conférences à l’Université Paris-Diderot Le livre : Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial, Paris, Seuil, “Points”, 2020. La discussion : * Le projet du livre : fournir un matériau pour aider à penser le racisme dans un cadre pédagogique, synthétiser les acquis de l’histoire de l’esclavage (1”15) * Pourquoi l’esclavage et la race ne sont pas des questions historiques périphériques (4’15) * Les traces matérielles concrètes de l’esclavage aujourd’hui (6’15) * La conceptualisation anthropologique de l’esclavage (7’25) * L’esclave comme travailleur « libre » (10′) * La bifurcation introduite par les Portugais à la fin du XVe siècle, avec la naissance de la plantation esclavagiste atlantique (11’50) * Les différents modèles de plantations, avec l’importance de l’État dans le cas français (15’35) * Le « Code noir » de 1685 dans les Antilles françaises (17’30) * La place du christianisme, pas fondamentale dans cette économie de plantation (18’45) * L’histoire du mot « nègre » et de sa charge symbolique (19’55) * Les choix d’écriture du livre, pour faire émerger le traumatisme de la violence à l’ère esclavagiste (24’25), et s’en libérer (26’30) * L’instabilité structurelle du système esclavagiste au XVIIIe siècle (27’10) * La révolte de Saint-Domingue, un événement fondamental (30’10) * Les redéfinitions juridiques et politiques induites par les révolutions de la fin du XVIIIe siècle, et la naissance de l’idée de « blanc » (32’05) * La difficulté à envisager une société mixte : les projets de « colonisation » de l’Afrique par des noirs affranchis aux États-Unis (35′) * Le rôle des savants dans la formulation de la « race » dans la première moitié du XIXe siècle (37’35) * La fin de l’esclavage qui coïncide avec la naissance d’un marché global du travail (40’20), appuyé notamment sur « l’engagisme » (44’50) * L’idée de race qui permet le transfert entre monde esclavagiste et politiques coloniales (42’25) * Le scandale des « bonnes antillaises » à Paris dans les années 1920 (46’45) * Le rôle de savants comme W. E. B. DuBois pour critiquer la « race » comme principe (49’25) * Comment se libérer de la « fiction blanche » et de la « fiction nègre » sans les essentialiser (52’15) Les références citées et le conseil de lecture : * Claude Meillassoux, Anthropologie de l’esclavage. Le ventre de fer et d’argent, Paris, PUF, 1986. * Paulin Ismard, La cité et ses esclaves. Institutions, fictions, expériences, Paris, Seuil, 2019. * Milia Marie-Luce Monique, « Une tentative avortée d’immigration de travail: “l’affaire des bonnes antillaises”, 1922-1924 » dans Le travail colonial : Engagés et autres mains-d’oeuvre migrantes dans les empires ; 1850-1950, Paris, Riveneuve éditions, 2016, p. 141‑168. * Malcolm Ferdinand, Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribbéen, Paris, Seuil, 2019.

Om Podcasten

« Paroles d’histoire » est un podcast ouvert à toutes les périodes et toutes les approches qui permettent de réfléchir au passé, et à ses liens avec le présent. En invitant des historiennes et des historiens on pourra discuter de livres récents ou classiques, d’historiographie et de méthodologie, de débats et de controverses, et de tous les usages possibles de l’histoire, des plus savants aux plus courants, à l’école, au musée, à la télévision, sur internet. Podcast créé et animé par André Loez.