Comment parler d’amour
Pourquoi le langage trahit nos sentiments amoureux “On était faits pour se rencontrer”, “Tu es la femme de ma vie”, “Je t’aimerai toujours”, “Il faut qu’on parle”… Dans une histoire de couple, à chaque étape, de la rencontre à la rupture, on a besoin de mots. Pour comprendre ce qui nous arrive, déclarer nos sentiments, se raconter une histoire. Mais si chaque relation amoureuse est unique, le langage, lui, nous est commun. Et il est rempli de figures de styles, de métaphores romantiques, d’expressions figées dont on hérite sans toujours savoir d’où elles viennent ou ce qu’elles signifient exactement. Un peu comme si notre langue maternelle était une maison, dans laquelle on a grandi et qu’on connaît par cœur. Pas besoin de se demander quel placard ouvrir pour trouver le café ou les chaussettes. C’est confortable, familier, mais c’est ce qui fait que la plupart du temps, on ne pense pas entièrement à ce qu’on est en train de dire. Les phrases nous sortent de la bouche de manière automatique. Or, ce qu’on dit influence directement nos histoires d’amour, notre manière de les vivre et ce qui se passe au sein du couple. Il est donc essentiel de réfléchir à ce que les mots d’amour charrient comme signification, leurs sous-entendus, et les malentendus qu’ils produisent. C’est le travail des linguistes. Vivons heureux avant la fin du monde (17) : Comment parler d'amourUn podcast de Delphine Saltel Avec Julie Neveux, maîtresse de conférences en linguistique à Sorbonne université, qui a écrit un essai formidable, « Le Langage de l’amour - De la rencontre à la rupture, comment les mots révèlent nos sentiments » (Grasset, 2022). Elle nous aide à prendre conscience de ce que nous disons vraiment quand nous parlons. À débusquer les pièges cachés dans les plus jolies déclarations, les résidus d’éternité, de monogamie et de romantisme échevelé qui ne correspondent pas forcément à nos besoins, à nos envies et à nos façons d’aimer. Ressources- La Clinique de l’amour de Delphine Saltel dans "Les pieds sur Terre" sur France Culture. - La théorie de la fiction-panier, Ursula K. Le Guin (texte intégral). - « Je suis une fille sans histoire », Alice Zeniter, Éditions L'Arche, 2021. Le podcast Vivons heureux avant la fin du monde est aussi disponible en livre !Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la sexualité et la parentalité. Un essai tonique, informé et incarné qui repolitise nos grands bouleversements intimes. Un livre ARTE Éditions / Philosophie Magazine, disponible en librairie. Enregistrements : novembre 22 - Texte, voix, prises de son & montage : Delphine Saltel - Réalisation & mixage : Arnaud Forest - Illustration : Raphaelle Macaron - Production : ARTE Radio